Dans le cadre des festivités du
90è anniversaire de la CiuP
Colloque de la Fondation de la Maison de Tunisie
en partenariat avec
le Laboratoire du Patrimoine – Université de la Manouba
Imed Frikha, Directeur de la Fondation de la Maison de Tunisie et Abdelhamid Largueche, Directeur du Laboratoire du Patrimoine
vous prient de leur faire l’honneur d’assister au colloque
Bourguiba, une modernité tunisienne ?
Soixante ans après le retour de Bourguiba le ter juin 1955, la Tunisie a fait du chemin mais Bourguiba n’est plus là. Des accords de l’autonomie interne, à l’indépendance, aux grandes réformes politiques et sociales qui ont jalonné la construction de l’État National, l’oeuvre associée à son nom se perpétue, malgré les dérives et les convulsions.
Bourguiba est présent aujourd’hui par son héritage, par son oeuvre mais aussi par un récit national prégnant qui constitue pour de larges franges le référent constant du nationalisme tunisien.
Mais si l’oeuvre est connue et fait l’objet d’un débat souvent controversé, l’homme l’est moins parce que ses disciples (et lui-même) ont fini par lui façonner une image à la mesure de ses ambitions, celle d’un chef charismatique, visionnaire et infaillible. L’histoire, on le sait est plus complexe.
Revisiter Bourguiba et son Héritage en ces moments particuliers, suppose un double effort, celui de la mémoire (et heureusement que beaucoup parmi ses contemporains sont là et peuvent en témoigner), et celui de la distanciation, nécessaire à toute lecture objective. Son parcours long, dense et tumultueux se confond avec les moments forts des luttes nationales, de la construction de la République et ses réformes phares, de la libération des femmes à l’école moderne, de l’Unification du pays et à la lutte contre les particularismes… Mais cette oeuvre ne saurait faire oublier l’exercice autoritaire du pouvoir, ni la répression de toutes les oppositions et dissidences politiques et syndicales avec leur lot de crispations identitaires chez les uns et de revendications sociales et démocratiques chez d’autres.
La rencontre de Paris se veut un moment de débat et de témoignages sur ce tournant dans l’histoire nationale et sur le parcours d’un homme qui a dirigé ce tournant : l’entrée de la Tunisie dans la dynamique complexe des réformes et de l’exercice autoritaire au nom de la modernisation.